Coopération franco‑turque : la Mission Bassin Minier en appui à la transition post‑minière de la ville de Zonguldak
Du 12 au 16 octobre, la Mission Bassin Minier a participé à une visite d’étude à Zonguldak (Turquie), organisée dans le cadre de la coopération décentralisée franco‑turque et à l’invitation de l’Ambassade de France et de l’Institut français de Turquie. Cette mission a permis de partager l’expérience française en matière de reconversion des territoires post‑miniers et d’ouvrir des perspectives de coopération opérationnelle avec les acteurs locaux.
Contexte et objectifs de la mission
Située sur la mer Noire, Zonguldak est une ville dont le développement est historiquement structuré par l’exploitation minière, avec un lien ancien à la France, marqué notamment par la présence, au tournant du XXᵉ siècle, d’ingénieurs et d’administrateurs français au sein de la Société Ottomane d’Héraclée.
Dans un contexte de transition post‑minière, les autorités locales – municipalité, chambre de commerce, acteurs techniques – engagent une réflexion sur de nouveaux modèles de développement urbain, économique et patrimonial.
Invitée par l’Ambassade de France en Turquie et l’Institut français de Turquie, la Mission Bassin Minier, représentée par Catherine Bertram et Raphaël Alessandri, est intervenue pour présenter les outils, méthodes et retours d’expérience développés dans le Bassin minier Nord–Pas de Calais, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en matière de reconversion des paysages miniers, de valorisation du patrimoine industriel et de transition territoriale intégrée.
Principaux enseignements et apports de l’expertise française
Les échanges menés avec les élus, les services de planification urbaine, l’ordre des architectes, les responsables du musée de la mine et les porteurs du projet de Géoparc en cours de candidature à l’UNESCO ont mis en évidence plusieurs constats structurants :
- La forte universalité des enjeux liés à l’après‑mine : reconversion économique, requalification urbaine, amélioration du cadre de vie et reconnaissance du patrimoine industriel comme ressource de développement.
- La nécessité pour chaque territoire de construire un “chemin de transition” propre, articulant mémoire ouvrière, héritage bâti et paysager, nouvelles fonctions urbaines et attractivité.
- Le rôle central du patrimoine minier comme levier de projet : la remise en usage, la mise en récit et la protection du patrimoine industriel peuvent constituer un pilier d’une stratégie territoriale intégrée, comme le montre le plan de gestion du Bassin minier Patrimoine mondial.
La Mission Bassin Minier a ainsi pu partager ses outils d’ingénierie territoriale (plan de gestion Patrimoine mondial de l’UNESCO, démarches de projet intégrées, gouvernance multi‑acteurs) et nourrir un dialogue technique avec les partenaires français impliqués, notamment le Cerema et l’Agence Française de Développement, présents lors de la mission.
Perspectives de coopération
Au‑delà de la présentation d’expériences et de retours d’actions conduites sur le territoire du Bassin minier Nord–Pas de Calais, la mission a permis d’identifier des pistes de travail conjoint :
- accompagnement méthodologique de la collectivité de Zonguldak pour la structuration de projets de reconversion et de valorisation patrimoniale ;
- possible articulation avec les outils de financement et d’expertise portés par les opérateurs français (AFD, établissements culturels, réseaux de coopération) ;
- échanges de bonnes pratiques entre les acteurs techniques et scientifiques turcs et français autour des enjeux de transition des territoires industriels.
Cette visite d’étude constitue une première étape vers une coopération plus structurée entre la ville de Zonguldak, la Mission Bassin Minier et les partenaires français mobilisés, au service de la transition d’un territoire minier vers un modèle de développement durable, fondé sur la valorisation de son patrimoine et de ses ressources locales.



















