La Chaîne des Parcs : accompagnement à la mise en œuvre

Sommaire

Le Bassin minier : paysage singulier et pluriel 

Au début des années 80, dans le cadre de la politique GIRZOM (Groupement Interministériel de Restructuration des Zones Minières), les services de l’Etat programmaient la conversion d’anciens carreaux de fosse en grands parcs urbains : la Lawe à Bruay-la-Buissière, la Glissoire à Lens, Chabaud Latour à Condé-sur-Escaut…

Étangs de Chabaud-Latour et de la digue noire à Condé-sur-l’Escaut © Mission Bassin Minier

Ce plan de traitement des friches industrielles s’est accéléré au début des années 90, avec l’appui de l’Établissement Public Foncier. Cet outil fut spécialement créé pour mettre en œuvre jusqu’au début des années 2000, ce vaste programme. 

C’est en découvrant le fruit de cette longue période de requalification que le paysagiste Michel Desvigne, au cours d’une balade sur un terril à Fouquières-lès-Lens au début des années 2010, a eu une vision. Vu d’en haut, le Bassin minier offre en effet un paysage singulier : une nappe urbaine densément maillée d’espaces verts ! 

Cette vision se faisait l’écho très favorable du schéma de la Trame verte et bleue, élaboré par la Mission. Ce que Michel Desvigne conceptualisait alors à partir de 2013 sous le vocable de Chaîne des Parcs constitue l’étape essentielle d’une longue trajectoire de requalification paysagère du Bassin minier. La Mission en a été un acteur majeur dès les origines.

Michel Desvigne, avec son regard de paysagiste, a eu cette révélation après un travail initial sur le schéma de la centralité lensoise faisant émerger la notion d’archipel vert. En effet, ce qui échappe peut-être aux habitants du territoire et à ses édiles, frappe comme une évidence le paysagiste. Le territoire est riche de ses vides, de ses grands espaces naturels nés pour la plupart de la reconquête des friches industrielles formant, à grandes échelles, des entités paysagères. Celles-ci peuvent être assimilées à de grands parcs, à condition qu’elles soient appréhendées comme des ensembles fonctionnels. 

Se retrouvent ici les éléments clé de la Trame verte et bleue : des lieux, des liens, des usages. Le Bassin minier Nord-Pas de Calais révèle ses richesses : un paysage urbain, densément construit et peuplé, bénéficiant d’espaces de respiration, de biodiversité, d’aménités et de loisirs.

Une dynamique collective d’appropriation et de mise en œuvre 

Michel Desvigne a d’abord identifié sept grands « parcs » dans un premier schéma validé en 2015. Mais face au succès du concept, une actualisation du schéma a porté, en 2018, à onze ces grands ensembles désormais appelés « unités opérationnelles ». En effet, la force du concept a été d’amener les élus à engager des démarches concrètes dans une dynamique collective d’appropriation et de mise en œuvre. 

Schéma de la chaîne des parcs 2019 © Pôle Métropolitain de l’Artois

La Chaîne des Parcs est aussi le marqueur d’une évolution progressive de la gouvernance. Elle a d’abord été incubée au sein d’Euralens, association faisant œuvre de forum collaboratif et de boîte à idées sur des sujets liés à l’arrivée du Louvre à Lens et aux retombées pour le territoire. Cette dynamique partenariale a largement favorisé la constitution d’un pôle métropolitain dont la légitimité se construit notamment sur le projet de la Chaîne des Parcs.

Plusieurs de ces unités opérationnelles sont aujourd’hui engagées, quasi terminées pour certaines d’entre elles ! L’exemple le plus emblématique est sans doute celui du Parc des Berges de la Souchez. Le projet a d’abord fait l’objet d’une étude de cas, menée par Michel Desvignes et commanditée par Euralens. Ce travail a abouti à l’élaboration d’un programme de maîtrise d’œuvre, support d’une consultation de paysagiste. L’équipe lauréate a ensuite décliné un projet et conduit les travaux pour un groupement de commande constitué des deux agglomérations et des 5 communes concernées. Le projet a permis de révéler des points d’intensité (un jardin d’eau au Marais de la Galance, un stade de trail sur le terril 94/94a, des belvédères autour de l’étang de Harnes…), mais aussi de hiérarchiser les cheminements et de faire saillir un itinéraire principal.

D’autres démarches concernent le Parc Centralité (11-19, Louvre Lens, Parc de la Glissoire) ou l’Arc Nord (Harnes à Oignies, en passant par Annay/Lens, Estevelles, Carvin et Libercourt…). D’autres seront engagées ces prochaines années. À terme, ce sont près de 50 sites et plus de 400 km de réseaux cyclables qui seront mis en œuvre !

La Mission Bassin Minier a tenu un rôle central dans cette dynamique. Elle a accompagné Euralens, puis le Pôle Métropolitain de l’Artois. Elle a assisté les maîtres d’ouvrages dans la définition et la construction du concept grâce à sa connaissance fine du territoire et à sa base de données géographiques qualifiées. Elle a aussi été un appui technique précieux dans l’écriture des cahiers des charges, les consultations, le suivi des études opérationnelles ou le montage des demandes de financement. Enfin, dans le cadre de la stratégie globale qu’elle anime sur le développement des sports de nature, elle a proposé la création d’un stade de trail, concept original et unique en son genre qui permet de valoriser un terril en attente de ré-usage.

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